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Le leadership serviteur, au service du recrutement des milléniaux ?
26 juin 2023| Valérie Spitzer
Avec la pénurie de main-d’œuvre actuelle, le leadership peut aider avec votre recrutement et combler vos emplois. Voici un style de gestion à considérer.
À l’heure où la pénurie de main d’œuvre est toujours aussi omniprésente, les gestionnaires doivent faire preuve de créativité, d’intelligence émotionnelle et se réinventer en permanence afin de recruter (et de savoir garder !) une main d’œuvre qualifiée. L’attraction et la rétention du personnel sont, plus que jamais, des enjeux majeurs. Bien évidemment, la façon de gérer votre personnel est déterminante et il existe une pléthore de styles de leadership.
Bruno Collet, détenteur d’un MBA et conseiller en transformation et leadership agile, s’est intéressé au leadership serviteur. D’après le Business Agility Report, on notera que le style de leadership est d’ailleurs reconnu comme étant le premier facteur de succès de transformation.
Le leadership serviteur, aussi appelé leadership servant a été théorisé, pour la première fois, dans les années 70, par Robert K. Greenleaf. Quels en sont les préceptes de base ?
Le leader serviteur se positionne comme un guide. Orienté vers l’humain, il cherche à soutenir ses employés plutôt qu’à user de son autorité. Respectueux d’autrui, il aide son personnel à grandir et à évoluer au sein de l’organisation.
Empathie et authenticité sont aussi deux maîtres-mots qui le caractérisent. Il observe ses employés et ses collègues avec bienveillance, sans jugement ni critique. Il s’autorise à être vulnérable et à partager avec eux ses doutes et ses questionnements.
Plutôt que de vouloir régner en maître dans son entreprise (ou dans le département qu’il gère), il encourage l’autonomie, il délègue et il répartit le pouvoir, ce qui représente un facteur de succès important en période de changement. Le bien-être des employés est avant tout valorisé.
Aussi, il permet à ses employés d’essayer des choses, d’expérimenter sans obligation de résultat positif. L’employé a droit à l’erreur, tout simplement. Contrairement au gestionnaire traditionnel qui a tendance à contrôler en tout temps le travail de ses subalternes, le leader serviteur fait confiance et il ne blâme pas son employé lorsque celui-ci se trompe. Un bel exercice de lâcher-prise, pas toujours facile à appliquer !
Pour réussir cette transition dans son leadership, le gestionnaire pourra se faire aider par le département des ressources humaines. Les RH permettront aux gestionnaires d’adopter en douceur les comportements du leadership serviteur. De plus, ils adapteront leur recrutement et reverront le système d’évaluation des compétences.
Alexandra Panaccio, ancienne avocate et professeur agrégée à l’école de gestion John Molson s’est aussi intéressée à ce style de leadership. Les « leaders serviteurs ne cherchent pas nécessairement à satisfaire des ambitions lorsqu’ils montent en grade. Ils doivent sentir qu’ils ont la possibilité de servir ».
Ce type de leadership, encore peu de mise dans les grandes entreprises, pourrait-il être une réponse intéressante à la difficulté à recruter, à laquelle beaucoup d’entrepreneurs sont confrontés ? Il semblerait que oui.
En effet, ce style de gestion semble bien correspondre aux besoins et personnalités des milléniaux. Ces jeunes travailleurs qui privilégient beaucoup la qualité de vie, la conciliation travail-famille, qui ne veulent pas juste « travailler pour travailler » mais veulent y trouver un sens. Ils ont besoin de sentir que leurs employeurs les soutiennent et leur permettent d’avancer.
Ce style de gestion n’est pas enseigné et ne devient pas leader serviteur qui veut ! Le gestionnaire doit, de façon innée, être doté d’une belle intelligence émotionnelle. Abnégation et humilité sont aussi de vigueur. À vous de jouer, cher entrepreneur !
Sources:
https://www.revuegestion.ca/leadership-servant-au-service-des-autres
https://www.concordia.ca/jmsb/news/magazine/issue-1/leadership-serviteur
