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Le processus de deuil lié à la perte d'un emploi

Le processus de deuil lié à la perte d'un emploi

27 février 2015| Valérie Spitzer

Lorsque l’on parle de deuil, on pense le plus souvent à la perte d’un être cher ou à la fin d’une relation amoureuse. Et pourtant, le processus de deuil lié à la perte involontaire d’un emploi est, lui aussi, bien réel. En ignorer ou en sous-estimer l’importance ne fait que prolonger la durée du deuil. Ainsi, il n’est pas rare de voir un candidat pleurer (ou se retenir de le faire !) lors d’une entrevue lorsqu’il évoque l’emploi qu’il vient de perdre de façon brutale et non désirée…

 

Cinq étapes du processus de deuil ont été identifiées : 

 

Première étape : Le refus de comprendre/Le déni. A cette étape-ci, la personne refuse tout simplement de comprendre cette nouvelle réalité qui l’envahit et qu’il n’a pas choisie. L’ex employé peut encore parler de son ancien emploi au présent et, lors d’une entrevue pour un futur poste ou lors d’un bilan de carrière, nous allons souvent l’entendre dire « mon entreprise » ou « mes collègues », comme s’il était encore en poste. Le sentiment d’appartenance envers la dernière organisation est tellement fort que l’employé a toujours l’impression d’en faire partie.

 

Deuxième étape : La résistance. Phase indissociable de tout processus de changement indésirable. Elle est non seulement naturelle mais aussi utile, permettant notamment de filtrer le changement et de le rendre objectif.

 

Troisième étape : La frustration. On se sent, tour à tour, triste, en colère, révolté, agressif. « J’ai consacré toute ma vie à cette entreprise, je n’ai pas vu mes enfants grandir et ils me mettent à la porte sans raison du jour au lendemain ». Durant cette étape, nous pouvons vivre du désespoir et éventuellement devenir dépressif.

 

Quatrième étape : La résignation. Phase qui vient le plus souvent prolonger la frustration. Nous nous résignons au changement, mais son prix nous obsède encore. On est toujours nostalgique du passé mais l’agressivité est retombée.

 

Cinquième étape : L’intégration. Phase finale qui se décompose en deux temps :

 

L’intégration conceptuelle dans laquelle nous terminons le processus de deuil de notre réalité précédente ; le changement fait désormais partie de notre réalité et nous le projetons dans l’avenir.

 

L’intégration comportementale dans laquelle nous sommes capables d’ajuster nos comportements à notre nouvelle réalité et où nous abandonnons nos anciens comportements.

 

Certains individus cherchent à ignorer ses différentes étapes. Comme ils vivent de l’insécurité (et c’est aussi bien légitime), ils foncent, tête baissée, dans une recherche d’emploi active, pressés de retrouver au plus vite un nouveau travail. A ces personnes, nous leur conseillons, dans la mesure du possible, d’attendre et de vivre leur deuil avant de se réengager dans une nouvelle aventure. Combien de temps cela va prendre, me direz-vous ? Eh bien cela va dépendre bien sûr de chaque individu mais cela peut tout de même être assez court, de plusieurs semaines pour certains à plusieurs mois pour d’autres. Et, durant cette période, ne vous jugez pas et répétez vous qu’il est NORMAL et sain de vivre toutes les émotions citées ci-dessus.

 

La (ou les) personne qui vous accompagnera dans ce processus de deuil doit elle aussi passer par différentes étapes : être patiente et empathique, éviter la confrontation, dialoguer, rassurer, avoir une attitude positive. Bref, cette période n’est pas nécessairement simple à vivre, ni pour vous, ni pour vos proches. Le philosophe Héraclite déclarait : « il n’y a de permanent que le changement ». Alors, autant apprendre à surfer sur cette fameuse vague du changement et durant la période d’intégration, vous dire que « rien n’arrive pour rien » et que le meilleur s’en vient…

 

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