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L’intelligence artificielle au service des ressources humaines ?
15 août 2023| Valérie Spitzer
L’intelligence artificielle (l’IA) gagne en importance pour les entreprises et les ressources humaines. Aussi mieux voir comment elle peut nous aider.
L’intelligence artificielle, qu’elle nous fascine ou nous rebute, prend de l’ampleur et elle est là pour rester. Même si elle peut faire peur, autant mieux la comprendre et voir si elle peut aider le monde de l’entreprise dans les diverses problématiques auquel il est confronté.
Selon une étude menée par le centre des compétences futures, le nombre des entreprises utilisant l’automatisation et l’intelligence artificielle a explosé durant les dernières années, principalement depuis la pandémie.
Les Canadiens, face à l’ampleur du phénomène, sont très partagés. 47% d’entre eux s’attendent à ce que l’intelligence artificielle ait un impact très positif au cours des cinq prochaines années. Ceux qui sont contre, le sont généralement pour un problème d’éthique ou bien encore, par peur de perdre leur emploi.
De façon plus positive, on peut imaginer que l’IA pourrait être une solution possible à la pénurie de main d’œuvre, véritable fléau des dernières années. En août 2021, Statistiques Canada dénombrait 871 600 emplois non comblés, dont 219 400 au Québec. Loin de ralentir, ce processus va au contraire s’accélérer puisque le pic ne sera atteint que vers 2030-2035. Face à ce constat, les employeurs doivent redoubler d’ingéniosité pour améliorer leur rétention de personnel et recruter du personnel qualifié.
L’intelligence artificielle serait susceptible de combler certains emplois. Ainsi, il semblerait que 40% des gens ont un emploi modérément à risque d’automatisation et 20% des emplois sont très susceptibles d’être automatisés. Une liste des emplois les plus à risques a même été recensée. Les comptables, les enseignants, les journalistes seraient à risques, tout comme les maçons, les avocats et les écrivains. À titre anecdotique, un robot-écrivain a failli remporter un prix littéraire au Japon il y a sept ans !
Alors, l’intelligence artificielle pourrait donc contrer, sur le long terme, la pénurie de main d’œuvre. Aurait-elle d’autres éventuels bénéfices ?
Hugues Foltz nous explique dans son article « l’intelligence artificielle au-delà du buzzword » que « 79% des entreprises utilisent déjà l’automatisation ou de l’intelligence artificielle dans un de leur processus de ressources humaines ».
Avec l’arrivée des solutions d’intelligence générative dont ChatGPT, l’employeur peut, par exemple, préparer des plans de relève, identifier les forces et les lacunes des employés afin de valoriser les atouts de chacun et proposer des formations ou des promotions adaptées.
L’employeur pourrait alors gagner du temps en laissant un outil analyser à sa place la performance de ses employés.
L’intelligence artificielle peut aussi, dans une certaine mesure, se mettre au service du recrutement, sans se fixer des objectifs trop ambitieux et en gardant à l’esprit qu’il ne s’agit que d’un outil. Il peut par exemple aider les recruteurs à rédiger des descriptions de poste, à effectuer le suivi sur les candidats ou bien encore à rédiger une liste de questions pertinentes à poser en entrevue de recrutement. Il peut également procéder à l’analyse de CV selon des critères préalables que l’employeur ou le recruteur aura déterminé.
On dit souvent que l’erreur est humaine. Cela s’applique aussi à un robot ! En effet, des accidents de parcours existent et 19% des entreprises ayant mis en place des outils d’intelligence artificielle ont exclu des candidats qualifiés. D’autres ont, toujours sans le vouloir, fait preuve de discrimination face à certains candidats !
En conclusion, il est vrai que c’est un outil qui peut faire gagner du temps dans un processus de recrutement, si l’éthique est toujours scrupuleusement respectée. Néanmoins, j’imagine mal une entrevue de recrutement menée par une machine ! Le robot ne remplacera jamais l’humain et c’est un constat bien rassurant, que l’on se doit de garder toujours en tête.
Références:
