ARTICLES ET MÉDIAS

Les dernières années ont été marquées par la pénurie de main d’œuvre et le plein emploi était de rigueur. Malgré tout, certains économistes tirent la sonnette d’alarme et plusieurs signaux semblent démontrer qu’il y aurait un ralentissement de l’économie.

Résultat de sondage :

Selon un sondage effectué en septembre 2023 par le cabinet Joyal chasseur de têtes, auprès de 150 professionnels, la réponse est limpide : 72% des personnes interrogées sentent un ralentissement de l’économie. Ce sont avant tout les dirigeants et cadres de haut niveau qui ressentent cet essoufflement.

 

Notre expérience et ressenti comme chasseur de têtes

En tant que chasseurs de têtes, nous avons une bonne vision du marché de l’emploi et du monde de l’entreprise en général puisque nous côtoyons aussi bien les candidats que les employeurs. Nous observons présentement des phénomènes que nous n’avions pas vu depuis plusieurs années. L’autre jour, nous apprenions qu’une entreprise de construction de moyenne envergure venait d’opérer 25 mises à pied. De façon générale, les mises en chantier ont diminué de 21% par rapport à l’an dernier, dans le domaine résidentiel et les demandes de personnel qualifié en construction se font moins sentir.

Les surenchères des salaires, que nous avons tant observé ces dernières années, semblent beaucoup moins monnaie courante. Une nouvelle qui devrait faire plaisir aux employeurs !

Par ailleurs, des candidats nous contactent régulièrement pour nous informer qu’ils ont perdu leur emploi. Ou bien ils sentent le vent tourner et ils veulent prendre les devants. Il s’agit de candidats qualifiés, qui viennent vers nous sans qu’on ait besoin de les solliciter. Voici un phénomène que nous n’avions pas observé depuis longtemps et qui amène donc à conclure que oui, il y a bien un ralentissement effectif de l’économie.

 

La hause des taux d’intérêt

Selon un article paru fin mai 2023 dans le Journal Le Devoir, le ralentissement économique se fait bel et bien sentir au Québec. Ainsi, l’ISQ (Institut de la statistique du Québec) a indiqué qu’il y avait un recul marqué de la croissance dans la dernière année. Un fait confirmé par Madame Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins qui note le ralentissement de l’économie et parle d’un probable début de récession pour l’année 2023. Le coupable principal : l’augmentation constante et répétée des taux d’intérêt, qui a un impact autant sur les ménages que sur les entreprises.

Du fait de cette hausse des taux, les entreprises mettent sur la glace certains projets, en attendant de voir venir. D’autres cherchent à réduire les coûts. Un témoignage récent d’un candidat semble corroborer ces faits. Des cabinets comptables ont dû réduire leur personnel en fiscalité ou, du moins, stopper les embauches. La raison : Les employeurs font preuve d’attentisme, les projets n’ont pas lieu ou sont reportés.

 

La pénurie de main-d’œuvre

Certes, elle est encore très présente puisque 196 500 postes vacants ont été enregistrés pour le premier trimestre 2023 au Québec mais la baisse est tout de même présente (voir notre article sur les tendances du marché de l’emploi, en bas de page). Certains économistes l’ont prédit, dont Matthieu Arseneau, Alexandra Ducharme et Emma Patard. Selon eux, la hause des taux d’intérêt va nécessairement avoir un impact négatif sur le marché de l’emploi.

Ainsi, selon Statistiques Canada, en mai dernier, le taux de chômage a augmenté au Canada et 17 000 employés ont perdu leur emploi.

Certains économistes tempèrent en expliquant que la hausse du taux de chômage reste malgré tout modérée et n’a pas été enregistrée sur une longue période.

 

Des dossiers d’insolvabilité en forte hausse

Ainsi, l’agence fédérale a indiqué qu’au cours de la période d’avril à juin 2023, les dossiers d’insolvabilité des consommateurs et des entreprises ont considérablement augmenté au Canada par rapport à la même période l’an dernier, soit une hausse de 23,5% pour les consommateurs et une hausse de 36,9% pour les entreprises.

 

Le malheur des uns fera-t-il le bonheur des autres ?

Si la tendance se confirme, il est probable que le bassin disponible de candidats qualifiés augmente dans les prochains mois. Les employeurs qui se plaignaient des exigences inconsidérées de certains candidats durant la pandémie, vont pouvoir se réjouir. Il est assez probable que l’on revienne à un meilleur équilibre et que leurs attentes deviennent plus réalistes.

 

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1986785/le-debut-du-ralentissement-de-leconomie-canadienne-

https://www.ledevoir.com/economie/791973/une-economie-quebecoise-qui-ralentit

https://www.jessicajoyal.com/blog/les-tendances-du-marche-de-lemploi-en-2023-6864

https://www.ledevoir.com/economie/795684/economie-forte-hausse-de-l-insolvabilite-au-canada